La démarche de candidature pour l’obtention du label Géoparc Mondial Unesco est régi par une procédure stricte coordonnée par le secrétariat du programme international de Géoscience et des Géoparcs de l’UNESCO.
Le dossier de candidature doit suivre un cadre imposé. Il ne doit pas excéder 50 pages et doit respecter le plan défini. Un ensemble d’annexes est adjoint à ce dossier comprenant en premier lieu le rapport d’autoévaluation du Géoparc candidat. Cette auto-évaluation est un élément majeur de la candidature. Le dossier de candidature du Géoparc Normandie-Maine a été adressé à l’UNESCO via le Comité national des Géoparcs de France le 22 novembre 2019.
Une fois la complétude du dossier contrôlé, la première étape repose sur une analyse du patrimoine géologique du territoire candidat par des experts de l’Union Internationale des Sciences Géologiques (UIGS). Les éléments transmis pour cette analyse doivent montrer en quoi le territoire candidat présente des sites et paysages de portée géologique internationale. Evaluée durant l'hiver 2019/2020, les experts de l'IUGS ont émis un avis favorable sur notre candidature.
Sous réserve de cet avis favorable, 2 évaluateurs se déplacent ensuite sur le territoire candidat pour évaluer la candidature. L’objectif est alors durant les quelques jours d'évaluation de présenter le territoire et de montrer en quoi il fonctionne déjà comme un Géoparc.
Pourquoi parle-t-on déjà du Géoparc Normandie-Maine alors qu'il n'est pas labellisé ?
Pour prétendre au label Géoparc mondial Unesco, le territoire candidat doit démontrer en quoi il fonctionne déjà comme un Géoparc. C'est pourquoi s'il ne peut pas se définir comme géoparc mondial Unesco, le territoire candidat se doit de donner le plus de visibilité possible au projet en utilisant déjà l'appellation de Géoparc.
La mission d'évaluation pour notre candidature a été repoussée durant plus d'un an en raison de la pandémie mais elle a pu se dérouler en aout 2021.
Au terme de cette procédure, les évaluatrices ont rédigé un rapport qu’elles ont transmis au conseil exécutif des Géoparcs mondiaux Unesco qui s’est réuni en décembre dernier lors du congrès mondial des Géoparcs. Leur décision devait ensuite être soumise à l’approbation du conseil exécutif de l’Unesco qui s’est réuni le 7 avril 2022 ! La conclusion du rapport des deux évaluatrices, qui a été suivi par le conseil et approuvé par l’Unesco est de différer pour 2 ans la décision. Nous avons donc jusqu'au 12 avril 2024 pour répondre aux recommandations émises.
Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Trois réponses sont possibles à l’issue d’une mission d’évaluation :
- recevoir un avis favorable avec recommandations. Dans ce cas la labellisation est ensuite octroyée pour 4 ans et le territoire devra prendre en compte les recommandations pour la suite de ses actions. Il est très rare de recevoir un avis favorable lors d’une première candidature.
- recevoir un avis défavorable avec recommandations. La candidature est alors totalement rejetée et le territoire candidat, sous réserve d’un avis favorable de l’IUGS, devra recommencer la démarche en totalité s’il souhaite poursuivre son projet de labellisation.
- recevoir un avis de réponse différée pour 2 ans avec recommandations. Le conseil estime que le territoire candidat est presque prêt à recevoir un avis favorable mais certains points de la candidature restent à améliorer. Il émet des recommandations au territoire candidat et l’avis est différé de 24 mois. Le territoire candidat doit mettre en oeuvre des actions au regard des recommandations émises et transmettre un rapport complémentaire au terme du délai afin que le conseil statue définitivement sur la candidature.
Les recommandations formulées pour notre candidature :
- La gouvernance du Géoparc. Il est attendu une plus forte complémentarité du label Parc naturel régional avec le label Géoparc mondial Unesco. Le syndicat mixte de gestion du Parc devra intégrer de façon plus étroite le Géoparc dans l’ensemble des activités existantes.
- Un nécessaire suivi analytique. Le Géoparc devra bénéficier d’une gestion administrative et financière spécifique afin de rendre compte des moyens spécifiques alloués au Géoparc.
- La visibilité du Géoparc. Le rapport pointe une nécessaire amplification de la visibilité du Géoparc notamment par la production d’éléments de langage simples et accessibles sur l’histoire géologique du territoire décliné sur différents médias et par le déploiement d’une signalétique cohérente sur l’ensemble du territoire afin de mettre en avant le réseau de géosites du Géoparc.
- La stratégie touristique. Poursuivre, renforcer et rendre plus lisible la stratégie touristique du Géoparc.
- Les partenaires du Géoparc. Développer un réseau de partenaires du Géoparc, en ciblant prioritairement le secteur des services touristiques, les prestataires d’activités et les produits locaux.