Depuis plusieurs années, l’apiculture est affectée par les pesticides, les maladies, les parasites et les frelons qui ont décimé de nombreuses colonies de l’abeille locale : l’Abeille noire (Apis mellifera mellifera). Pour compenser ces pertes, de nouvelles races d’abeilles ont été importées, générant une hybridation de l’espèce via la reproduction.
Protéger l’Abeille noire
Le Parc naturel régional Normandie-Maine, par l’accueil des ruchers dans ses vergers participe à la préservation de l’abeille noire. Depuis 2019, cette action s’inscrit dans le plan de préservation des races patrimoniales normandes, dont le volet relatif à l’apiculture s’intitule APINOIRE NORMANDIE. Par ce programme fédérant de nombreux acteurs, la Normandie a l’ambition de devenir la 1ère région pour la conservation et la production d’essaims d’abeilles noires.
À chaque site sa contribution au projet :
À la Maison du Parc à Carrouges, depuis plus de vingt ans, l’Union Apicole Ornaise, puis le Centre d’Étude Technique Apicole Abeille Noire de l’Orne (CETA ANO) dont il est issu, fait vivre l’un de ses ruchers-écoles. Chaque année, plusieurs dizaines d’apiculteurs s’y forment en manipulant l’Abeille noire. Le miel est mis en vente à la boutique de la Maison du Parc.
Au Musée du Poiré à Barenton, l’association « Abeille des Bocages Normands » présente une collection de ruches anciennes peuplées, en très fort lien avec la production fruitière du verger. Depuis 2020 l’association y a également installé le rucher de fécondation Sud-Manche du programme APINOIRE. Il s’agit de 15 à 20 ruches d’abeilles noires sélectionnées pour leurs qualités. Celles-ci produisent les mâles (2000-3000 par ruche) qui vont féconder les jeunes reines apportées par les apiculteurs locaux. Les apiculteurs qui entourent le rucher de fécondation de Barenton participent, avec leurs abeilles noires, au travail de préservation de la race.
Dans le Parc naturel régional du Perche, c’est un Conservatoire d‘abeilles noires qui est installé à la Maison du Parc de Courboyer depuis 2014. Il fut le premier conservatoire en activité reconnu à l’échelle de la Normandie. Dans son programme, la Région incite au développement d’autres sites visant à conserver les colonies d’abeilles noires dans leur plus grande diversité génétique.