Le Damier de la Succise est un papillon rare et protégé. On trouve l'une des plus importantes populations de Normandie sur le site Natura 2000 d'Ecouves, à la Lande-de-Goult. Encadrée par Julia Combrun, animatrice du site Natura 2000, Gwenaëlle Personnic a réalisé un stage de 6 mois sur le suivi de ce papillon.
Un stage pour mieux connaître la présence du papillon sur la Lande-de-Goult
Les populations de Damier de la Succise se répartissent à l'est du territoire du Parc, dans les départements de l'Orne et de la Sarthe. C'est à la lisière nord de la forêt d'Écouves et plus précisément dans la vallée de la Cance, sur la commune de La Lande-de-Goult, que les populations sont les plus belles.
N'ayant pas de connaissance précise sur la taille des populations sur ce site, le Parc a missionné Gwenaëlle Personnic, étudiante en Master 2 de Biologie de l'Université de Rouen, pour un stage de 6 mois. L'étude consistait à estimer le nombre d'individus volants et de repérer les populations existantes, mais aussi à observer les relations que les individus entretiennent, ou non, entre populations : est-ce que les papillons se déplacent ? Sur quelle distance ?
Les résultats du suivi
Gwenaëlle a capturé et marqué 256 individus afin d'en estimer le nombre total et de connaitre leurs déplacements. Entre le 17 mai et le 15 juin, 30% des papillons marqués ont été recapturés ce qui permet d'en déduire que la population atteint un effectif d'environ 479 individus vivent sur le site.
Il a été observé que la distance moyenne de dispersion des Damiers de la Succise est de 110 mètres. Le plus long trajet, de 981 mètres exactement, a été effectué par un mâle. Il en est conclu que ces populations se portent bien et que des échanges existent entre elles.
Une des populations apparaît plus fragile, la gestion par fauche sur certaines parcelles ne lui serait pas favorable. En effet, le Damier de la Succise est rattaché à un milieu naturel bien précis : les prairies tourbeuses, sans apport d'engrais ni amendement, exploitées par un pâturage bovin extensif.
L'expérience de Gwenaëlle
"C'était hyper intéressant ! J'ai appris à utiliser deux nouveaux logiciels : QGIS pour la cartographie et MARK pour les statistiques. Je me suis beaucoup attachée à mon site d'étude et à l'espèce que j'ai suivie. Ce qui m'a motivé le plus, c'est tout simplement l'intérêt que j'ai porté à l'ensemble de l'étude : mettre en place le protocole, faire la phase de terrain avec Julia... Ça ne m'a pas empêchée d'identifier d'autres espèces. Avec le protocole qu'on a utilisé, on a pu identifier des critères supplémentaires. Apprendre des choses avec la littérature et pouvoir les comparer avec nos propres données de terrain, c'est vraiment sympa. D'ailleurs, les conditions météorologiques m'ont rappelée qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut !"