Sur le territoire du Parc naturel régional et Géoparc mondial UNESCO Normandie-Maine, l’Écrevisse à pattes blanches fait l’objet d’un plan de conservation. L’espèce est suivie sur différents sites Natura 2000 où elle est encore présente, notamment sur le Bassin de l’Andainette, les sites d’Écouves, la forêt de Sillé et la Vallée du Sarthon et ses affluents. Afin de suivre l’évolution des populations sur ces sites, des suivis sont réalisés régulièrement.
Une écrevisse protégée
L’écrevisse à pattes blanches est l’unique espèce d’écrevisse naturellement présente dans nos cours d’eau. Elle tire son nom de la couleur blanche caractéristique du dessous de ses pinces et de ses pattes. Sur le reste du corps, sa couleur varie du vert bronze au brun olivâtre.
Cet animal, très sensible à la qualité des eaux et aux perturbations des milieux aquatiques, est aujourd’hui en régression importante. L’écrevisse à pattes blanches est fortement menacée par la disparition de son habitat, mais surtout par la colonisation des écrevisses exotiques envahissantes provenant d’Amérique du Nord qui sont porteuses saines d’une maladie mortelle pour les premières, appelée la peste de l’écrevisse, ou Aphanomyces astaci.
Attention, contrairement aux écrevisses exotiques, l’écrevisse à pied blanc est une espèce protégée à échelle européenne et nationale. Il est interdit de les pêcher !
Résultats des suivis
C’est durant les nuits d’été que l’activité astacicole (l’activité des écrevisses) est la plus élevée : à ce moment, il est plus facile d’identifier et de dénombrer les individus sans les prélever.
Cet été, des agents du Parc & Géoparc avec l’aide de partenaires (Communauté urbaine d’Alençon, Fédération de la Sarthe pour la pêche et la protection du milieu aquatique, Syndicat Mixte Sarthe Amont, Office national des forêts et autres bénévoles) ont mené des inventaires nocturnes sur ces quatre sites. Des individus ont été observés, mais la baisse drastique des effectifs se poursuit, malgré les efforts de conservation menés depuis plusieurs années.
Sur la Vallée du Sarthon et ses affluents, une population relictuelle de deux à trois individus se maintient. En Écouves, la population a été divisée par 10 en l’espace de deux ans avec 30 individus observés en 2025. En forêt de Sillé, la dernière population d’écrevisses à pattes blanches qui avait été observée en 2018 s’est éteinte. Le ruisseau de la Roullée est aujourd’hui malheureusement infesté par l’écrevisse du Pacifique. En revanche, sur le bassin de l’Andainette, 4 individus ont été retrouvés cette année, alors que les prospections des années précédentes n’avaient pas permis d’observer d’individus.