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La Vallée du Sarthon apparait sous son vrai jour

Depuis 2021, le Parc naturel régional et Géoparc mondial UNESCO Normandie-Maine conduit, en tant qu’opérateur du site Natura 2000 « Vallée du Sarthon et de ses affluents », un travail ambitieux de cartographie de ses habitats naturels et semi-naturels.

Aujourd’hui, cette démarche scientifique ambitieuse est achevée : 5187 hectares ont été étudiés sur les 5225 hectares du site, soit plus de 99 % de sa surface.

Pourquoi cartographier les habitats ?

La cartographie est un outil essentiel pour :

- Améliorer la connaissance des écosystèmes du site et des pratiques les plus favorables,

- Localiser les habitats d’intérêt communautaire (HIC), justifiant le site Natura 2000, définis par leur rareté ou leur rôle écologique majeur,

- Évaluer leur état de conservation et identifier les menaces éventuelles qui pèsent sur eux ou au contraire les facteurs qui contribuent à leur bonne santé,

- Prioriser les enjeux de préservation dans le cadre de Natura 2000.

Ces données constituent une base scientifique solide pour orienter les actions de gestion, assurer le suivi écologique et encourager les activités humaines les plus favorables à la biodiversité.

Quels habitats et quelles richesses ?

Les prospections de terrain ont permis d’identifier 14 habitats d’intérêt communautaire, couvrant près de 1393 hectares du site. On y retrouve :

- des forêts, comme les hêtraies acidophiles atlantiques à houx (code européen 9120), les vieilles chênaies acidophiles (9190) ou encore les forêts alluviales à aulnes et frênes (91E0) ;

- des prairies de fauche et prairies humides rares en Normandie (6510, 6410) ;

-  des landes atlantiques humides à bruyère à quatre angles (4010) et des landes sèches européennes (4030) ;

- des milieux aquatiques et tourbeux, tels que les rivières à renoncules flottantes (3260), les eaux oligotrophes des plaines sablonneuses (3110) ou les tourbières boisées (91D0).

Chaque habitat a été caractérisé par son état de conservation, son degré de rareté et les menaces qui le concernent, permettant ainsi une hiérarchisation locale des enjeux.

Une espèce d’intérêt : le Damier de la Succise

Lors de ces prospections, une espèce de papillon protégée et d’intérêt communautaire elle aussi, a été observée et localisée : le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia). Sur le Sarthon, il occupe des prairies para-tourbeuses à cirse d’Angleterre (Cirsium dissectum) et à scorzonère des prés (Scorzonera humilis), habitats humides où pousse la Succise des prés (Succisa pratensis), plante indispensable à son cycle de vie. Grâce à la cartographie, il est désormais possible d’identifier plus précisément les habitats favorables à son maintien, renforçant ainsi les chances de le maintenir.

Et après ?

Même si la cartographie est quasiment complète, ce travail de longue haleine n’est que l’étape d’un projet plus grand : il ouvre la voie à un suivi régulier et à la mise en place d’actions de gestion et de restauration pour assurer la pérennité de ces habitats et des espèces qui en dépendent.

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